30.9.09

posée sur la place

Ici, j'ai parfois l'impression de ne rien voir, que rien ne se passe.

Mais quand je me pose sur une place, c'est comme un aquarium. D'abord, rien ne bouge. Je suis immobile derrière mes yeux. Et petit à petit, tout le monde bouge autour de moi.

Alors je vois.

3 vélibeurs attendent à la station que des places se libèrent, pour garer leurs vélos

1 touriste-photographe se couche sur le sol pour photographier son ami et le bâtiment en arrière-plan

1 violoniste déballe son violon, s'accorde et joue, joue vraiment bien

des pigeons, je ne les aime pas, par centaines, me rasent les cheveux dans leur vol pour rejoindre un endroit plein de miettes généreusement distribuées

1 buveur de canette de bière, allongé, se retourne par moment sous le soleil, puis se lève et s'en va

des groupes d'enfants, sagement rangés, traversent la place

3 pompiers traversent eux aussi la place, dans l'autre sens

Et puis je quitte l'aquarium, parce que le temps n'est pas extensible...

1 commentaire:

Citronnelle a dit…

Par association d'idées, ton texte me fait penser à un souvenir d'enfance...
Je me permets de te le raconter : Mon collège se trouvait juste à coté de la place de la mairie. Le samedi, ma mère était souvent en retard pour venir me chercher. Alors j'observais les va et viens sur la place en l'attendant. Le clou du spectacle étaient les mariages (d'où peut-être mon goût pour les scènes romantiques !). Les gens bien habillés, souriants, les invités en retard, la photo de groupe...sur les marches impressionnantes de la mairie...

mais il y avait aussi les gens qui couraient pour ne pas rater le bus, les mômes qui faisaient une scène à leur mère à la sortie de la boulangerie...
Bref, j'avais toujours quelques chose à raconter à ma mère qui partage toujours mon goût pour l'observation des scènes de vie !