13.5.09

souvenir

Bientôt le mouvement...
les postes fractionnés pour certains, les postes "protégés" pour ceux qui arrivent (j'en reparlerai peut-être, de ces postes soi-disant protégés), les postes à titre enfin définitifs, aussi...
Du coup, je me souviens de mon premier poste.

à cette époque (dit la vieille), quand tu débutais, en général tu n'obtenais rien de définitif. Bon, jusque là, ça va. Et puis tu n'obtiens pas un truc à côté de chez toi (sauf si tu habites déjà dans un village perdu avec classe unique). Et puis, tiens, d'ailleurs, tu n'obtiens même pas toujours une classe qui correspond à ta formation.
Ma 1ère classe, donc, a été un CP d'adaptation. Je ne sais pas si ces classes existent encore (et les classes de perf', finies, aussi ?).

1ère prise de contact, un rendez-vous avec l'enseignante de CP pour voir l'école, la classe, l'organisation... Bon, raté, je n'ai pas trouvé cette enseignante. Pas de ma faute si l'école était en 2 parties et que je n'étais pas au bon endroit !
Je persévère, on finit par se rencontrer. Ah, j'oubliais : 3/4 d'heures de voiture un trajet aller, et donc la même chose pour le retour. Mais je ne vais pas déménager : il s'agit d'un remplacement jusqu'aux vacances de la Toussaint et je ne sais pas où je vais après...
On m'explique donc l'organisation : je garde mes 5 CP de la classe d'adaptation pour la lecture et on mélange nos élèves pour tout le reste. En dehors de la lecture, j'ai donc 14 élèves. Et, des années après, l'impression de m'être fait avoir (j'aurais pu passer des journées avec seulement 5 élèves et ma collègue aurait gardé ses élèves toute la journée...). Je n'y connais rien, j'accepte ce fonctionnement, me disant vaguement que ça doit être intéressant socialement pour les élèves du CP d'adaptation. Mais j'en doute encore.

Arrive la rentrée. Je n'en garde pas vraiment de souvenirs.
Je revois la salle avec le photocopieur et ma classe, c'est à peu près tout.

Faire classe en CP d'adaptation alors que je ne savais pas il y a quelques mois que ça existait ? Ben... Je ne pense pas avoir servi à grand-chose.
5 élèves, 5 difficultés.
- celui qui nageait par terre, hurlait...
- la petite que je n'entendais pas, avec le regard vague
- celle qui était très très très agitée, le regard curieux, mais rien ne restait
- les jumeaux très différents, physiquement et mentalement, mais rien ne s'accrochait.
J'ai essayé des trucs avec eux, j'ai ressorti la pâte à modeler, les puzzles. On écrivait sur d'autres supports que les cahiers...
Et puis en maths, découverte du monde (je ne sais plus si ça s'appelait comme ça), sport... j'essayais de partager ce qu'on faisait entre les élèves de CP et ceux de ma classe. Je ne pouvais pas accorder du temps à mes 5 élèves, qui devenaient alors encore plus étranges. Je ne pouvais pas passer du temps avec les CP, parce que j'étais occupé à ramasser l'élève-poisson.

2 mois, de ce 1er poste. 2 mois où je ne savais pas quoi faire.
Un des rares trucs qui m'est resté de cette école, c'est qu'elle se trouvait dans un village viticole, à côté de la coopérative. Tous ou presque vivaient dans le raisin.
Alors, à la récré, on avait de temps en temps d'immenses paniers remplis de grappes de raisin !
Et le soir, les vignes colorées de l'automne, au bord de la route, étaient magnifiques (et en plus, je pouvais encore picorer du raisin...)

Voilà.
Après, il y a eu d'autres postes assez pourris.
Mais je suis pourtant toujours enseignante.
Peut-être que dans le fond, j'aime ça.
Je ne suis pas sûre.

Il y a quand même encore un truc : dans mes classes dites normales, j'ai souvent l'impression de revoir des comportements des mes premiers élèves de ce CP d'adaptation.

2 commentaires:

Bab a dit…

C'est beau "le progrès" et "d'avancer" dans ce métier !!!

allez !

Anonyme a dit…

Moi aussi je me souviens de mon premier poste, non officiel, dans le privé, avant mon concours...
Je remplaçais une instit' que l'on avait poussée dehors fin septembre. Elle ne faisait pas classe alors le jour de ma rentrée, j'ai vécu l'enfer quand je me suis retrouvée avec 16 TPS et 12 PS qui ne s'étaient jamais assis tous ensemble pour se dire bonjour et entendre les prénoms... J'étais au milieu d'une crèche grouillante abandonnée, en autonomie complète... aucune communication autre que des morsures ou des cris. Un zoo dont les animaux ne m'entendaient pas!
Le lendemain, ATSEM, je les ai "capturés" un par un à leur arrivée dans un coin de regroupement créé avec un vieux tapis perso et 6 bancs dénichés dans la cave de l'école.
Et MA classe a commencé.
C'est ensuite devenu un vrai bonheur jusqu'au mois de juin, sauf quand ils me disaient que j'avais des boutons, et que ma robe était moche.
Sauf quand je me rappelais que je n'étais là qu'en remplacement, renouvelé toutes les trois semaines, et qu'il y avait un concours à préparer et à avoir...

maikressemarinette.wordpress.com