6.5.09

entendre

L'ouïe est un sens précieux.

Mes oreilles sont presque toujours en éveil, captant sans cesse des sons. Le bruit d'un crayon sur une feuille, la règle martelée sur la table par un élève, le bruit violent d'une chaise qui tombe sont 3 sons de différentes intensités, des sons plus ou moins supportables. Une chaise qui tombe, j'ai du mal, ça m'écorche les oreilles, c'est un bruit imprévu, cassant, sursautant lorsqu'il a lieu dans un silence relatif.
Il y a des sons plus doux. Les oiseaux tôt le matin, les martinets qui sifflent autour des fenêtres le soir, le vent qui agite légèrement les volets, les pneus du vélo qui glissent sur la piste, le salut des bateaux au loin.
Des sons plus inhabituels, parce que je ne les entends que certains jours, parce que ce sont des sons qui suivent les vents. La petite musique des annonces de la gare, les trains à l'autre bout de la ville, les balances des concerts des Francos quand on est assis au soleil de l'autre côté du chenal, les "tac-tac-tac-tac" de la zone industrielle quand je longe l'océan pour rejoindre la plage.
Et puis les sons imposés, pas très agréables. Les cris, les sirènes, les voitures quand on est en terrasse au café. Surtout les cris.
On peut fermer les yeux quand on ne veut pas voir.
Je n'arrive pas à fermer mes oreilles quand je n'ai pas envie d'entendre. Entendre, c'est un réflexe.
La plupart du temps, j'aime entendre. Mais parfois, avoir l'ouïe toujours aux aguets, ce n'est pas facile. Je voudrais parfois fermer les oreilles comme on ferme les yeux, à volonté. Mais je veux aussi garder ce sens précieux.

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